Le boycott des bus de Montgomery
1956, une année pendant laquelle marcher à pied ou se déplacer à bicyclette dans la ville de Montgomery, Alabama, devint un acte politique. « Ceux qui choisissent de marcher sont menacés d’être arrêtés pour vagabondage » (Marie Lise Poirier).
Le boycott des bus à Montgomery marque le début du mouvement pour les droits civiques aux États-unis. C’est là que les tactiques de l’action non violente démontrent pour la première fois leur efficacité, et que naît la doctrine non violente d’inspiration religieuse qui guidera pendant des décennies la lutte des Afro-américains.
« L'arrestation de Mme Parks fut l'élément déclencheur plutôt que la cause des protestations.» Martin Luther King
Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs étaient réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentaient 75% des utilisateurs, étaient préposés à l'arrière du bus. Ils pouvaient néanmoins s'asseoir dans la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils devaient alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Si les places centrales étaient occupées, les Noirs devaient tout de même acheter leur billet à l'avant, mais devaient ressortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour rejoindre les emplacements qui leur étaient destinés. (Wikipidia)
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks refusa d'obéir au conducteur de bus James Blake qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus. Elle est immédiatement arrêtée et condamnée à payer une amende de 14 dollars. Elle est inculpée de désordre public et de violation des lois locales.
"that it was the very last time that I would ever ride in humiliation of this kind" Rosa Parks
Le soir même, le WPC décide que le temps est venu d’engager une action. Il distribue des tracts et demande à tous les Afro-américains de boycotter les bus pendant une journée pour protester contre l’arrestation de Mme Parks. Le 5 décembre, les bus roulent vides dans les quartiers noirs. En fin d’après midi, des représentants d’organisations religieuses, professionnelles, universitaires et civiles de la communauté noire se réunissent et créent un nouveau mouvement chapeauté par l’Église baptiste, le MIA (Montgomery Improvement Association). Les membres élisent le jeune Martin Luther King Jr. président, et, dopés par le succès du boycott, votent à l’unanimité sa reconduite jusqu’à ce que leurs demandes soient acceptées. (Marie Lise Poirier)
Le mouvement a trois revendications immédiates :
1. Que les Blancs et les Noirs puissent s'asseoir où ils veulent dans l'autobus.
2. Que les chauffeurs soient plus courtois à l'égard de toutes les personnes.
3. Que des chauffeurs noirs soient engagés. (wikipedia)
« Elle s'est assise pour que nous puissions nous tenir debout » Révérend Jesse Jackson
L’arme choisie, la non coopération économique massive qui se traduit par le boycott des bus, est ici utilisée de manière offensive. Elle crée un véritable rapport de force . La violence des réactions de la communauté blanche extrémiste confirme son efficacité.
« probable que la majorité des gens ne croyaient pas en la non violence en tant que philosophie de vie, mais ils avaient une telle confiance en leurs leaders et parce que la non violence était présentée comme une action chrétienne, ils avaient la volonté profonde de l’utiliser en tant que technique ». Martin Luther King
Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis statua que la ségrégation dans les bus était anticonstitutionnelle.
« Rosa Parks a prouvé au monde qu'une action directe, et non-violente avec un but précis peut porter fruit et changer le cours de l'histoire. » Le parti vert allemand, Die Grünen.
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Intervention de Dominique Sopo concernant l'histoire de Rosa Parks et Martin Luther King lors des universités d'automne de SOS Racisme les 10, 11 et 12 octobre à Dourdan.